François
Professeur de vinyasa yoga, Yoga Moves, Utrecht.
Massage traditionnel thaï, Wat Pho, Bangkok.
Massage abdominal taoïste: chi nei tsang, La Voix du Corps
Professeur de vinyasa yoga, Yoga Moves, Utrecht.
Massage traditionnel thaï, Wat Pho, Bangkok.
Massage abdominal taoïste: chi nei tsang, La Voix du Corps
A travers la pratique de l’aïkido et de la méditation, je suis impliqué dans des disciplines physico-spirituelles depuis les années 2000. Entamant une carrière d’ingénieur aux Pays-Bas, sous le confort flotte un manque de sens existenciel. J’ouvre la porte d’une école de yoga et c’est le coup de foudre dès le premier cours. Les bienfaits de cette pratique ne tardent pas à se faire sentir: un corps en forme, une reprise de confiance, un esprit clair.
Commence alors une ardente exploration du chemin yogique à travers la variété des styles qui s’offrent: Ashtanga, Iyengar, Vinyasa, Sivananda … Ateliers et stages me permettent d’aller au-delà des postures en abordant philosophie, éthique, etc. Plus qu’une pratique physique ponctuelle, c’est mon mode de vie qui évolue progressivement en santé et en paix. Fort logiquement j’enchaîne par la solide formation de professeur de vinyasa dispensée par Yoga Moves à Utrecht. Elle n’a pour seul effet que d’attiser ma curiosité.
C’est ainsi que je décide d’aller en Inde en rompant avec les sécurités illusoires qui me (nous?) freinent. C’est à vélo que je prends la route un pluvieux mois de novembre 2010, pour 2 ans, 20 pays et plus de 20.000 km. Volontaire en écolieux, enseignant le yoga en ville, cyclo-aventurier entre chaque séjour, c’est un retour à une vie simple et gratifiante. Tandis que mon chemin suit la route de la soie, une voie invisible me mène vers le Soi.
Réalisant un voyage initiatique dont Lanza del Vasto fut une inspiration, mes coups de pédales me mènent par-delà les montagnes, à travers les déserts, à la rencontre des peuples et de leurs coutumes. J’y découvre une hospitalité généreuse, la beauté du monde que nous habitons, les aspirations fort semblables que nous partageons tous. Mon chemin est de sable, et ma route de terre, mon plafond fait d’étoiles et les murs de poussière.
En Novembre 2012, c’est enfin Rishikesh, où le Gange, fleuve sacré, quitte les majestueuses Himalayas. Le voyage extérieur s’estompe derrière le cheminement intérieur. L’Inde aux multiples contrastes me donne de fortes leçons de vie, de profonds moments de gratitude. A Goa, je rencontre Rolf Naujokat, humble yogi au regard de cristal, enseignant l’Ashtanga Yoga avec sa compagne Marci. Durant 5 ans, je reviens étudier auprès d’eux, l’ardeur de ma recherche soutenue par la rigueur de la pratique et par la présence compassionnée de ce maître.
Au-delà de l’enseignement formel reçu, vivre en immersion permet d’intégrer l’insaisissable des traditions indiennes. A Anandashram, je pratique le Nama Japa; à Ganeshpur, auprès de Swami Premananda, c’est le Seva… Je mets à profit mes passages en Thaïlande pour des retraites Vipassana dans les monastères bouddhistes. Des mots qui ne peuvent décrire les moments de grâce.
La paix intérieure que donne le yoga mérite d’être vécue par tous. Je suis convaincu qu’une telle expérience contribue à guérir une société en perte de repères. En effet, yoga et méditation nous redonnent accès à un espace de liberté où les tensions systémiques que nous vivons s’amenuisent. Depuis cet espace d’existence sereine, il est possible de choisir en pleine conscience ce que nous souhaitons vivre.
Le long de mon parcours, j’ai partagé mon amour du yoga à chaque occasion. Mon enseignement s’enracine dans la lignée de Krishnamacharya, mêlant la fluidité du mouvement (comme en Ashtanga Vinayasa) et la précision posturale (à la Iyengar). Renouant avec la tradition d’un enseignement personnalisé, j’adapte mes instructions à chacun: le yoga doit s’adapter selon l’âge, la condition, le mode de vie. En ce qui concerne la méditation, j’ai approfondi l’approche bouddhiste, plus particulièrement avec vipassana, dans le courant theravada. Plus largement, je suis curieux de tout ce qui touche à la compréhension de l’humain dans sa spiritualité, sa psyché, son corps.
Au fil des années, mon enseignement suit mes voyages, tandis que se fait ressentir le besoin d’un ancrage rassurant. De retour en France en 2017, je ne doute pas que l’authenticité de mon cheminement est un atout dans le milieu du yoga. Après avoir travaillé pour des écoles de yoga à Bordeaux, donné des cours privés ou bien en entreprise, puis ouvert mon propre espace à Auray, la réalité du marché du yoga est écœurante. L’offre est pléthorique, la clientèle peu engagée, la visibilité demande une omniprésence sur les réseaux sociaux. Le yogi que je suis ne se convertira pas en influenceur new age masquant un homme d’affaire sans scrupules. Le yoga est bien plus noble que la marchandise qui en est faite, retirant son essence spirituelle pour prétendre remédier aux maux d’une société fondamentalement malade. Un maître que j’ai récemment rencontré, Adam Callejon, dit :
« Le yoga n’est pas l’idée que les occidentaux se font du yoga ».
J’ai repris ma quête sans me compromettre plus avant dans la peur et le matérialisme.
Avec gratitude pour tous les êtres qui accompagnent mon cheminement.